vendredi 2 mars 2018

Le dévoilement de la sexualité


Le Dévoilement de la sexualité
Idées décousues sur l’Amour, les relations, et la quête de soi en l’autre. 
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- le dévoilement de soi est ce qu’on recherche plutôt que la personne en tant que tel 
- c’est ce que la rencontre de l’individu implique, la capacité d’ouverture plus que la rencontre de la personne elle-même. c’est cette relation de complicité plus qu’un amour réel
- l’élévation de l’âme à travers le rapport à l’autre
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- “Le principe du cumshot” ; idées sur la lecture
- Les femmes recherchent leur plaisir dans leur capacité à plaire, dans ce qu’elles voient dans le regard de leur partenaire, et non pas dans leur propre plaisir. 
- “Mais les femmes hétéros, elles, sont en décalage par rapport à leur orientation sexuelle. Dans un monde qui efface le corps des hommes et le rend plutôt inintéressant, elles sont stimulées visuellement par les autres femmes. (…) L«autophilie», en matière de sexualité, est le fait d’être attiré par soi-même. L’univers sexuel des femmes hétérosexuelles se bâtit en contradiction avec ce que la culture sexualise et beaucoup d’entre elles en viennent à s’exciter avec leur propre image, ou en se projetant dans d’autres femmes. C’est leur corps à elle qui les excite et, surtout, le fait de voir leur corps ou le corps d’une autre femme désiré par un homme. 
“Les hommes regardent les femmes, les femmes se regardent être regardées. Cela détermine non seulement la relation entre les hommes et les femmes, mais aussi la relation des femmes à elles-mêmes” -John Berger 
- concept du «mâle gaze» (Laura Mulvey) : point de vue masculin dominant les femmes, et qui contamine nos perceptions. 
- les femmes ont trouvé leur plaisir à travers leur rapport à l’autre, ont exporté cette satisfaction. C’est biologique, les femmes sont comme ça, le sexe c’est comme ça. 
- le plaisir féminin en est venu à détenir cette énergie mystique, un labyrinthe, qu’on se complet bien à admettre impossible. On le complique, on l’élève à un point si haut, qu’on l’abandonne avant même de l’avoir essayer. Et les femmes acceptent cela, car au moins on vénère leur complexité
-Le plaisir des femmes est si loin d’être compris dans la vision qu’a notre société de la sexualité que celles-ci ont exporté la source de leur plaisir. Elles trouvent leur plaisir dans le regard de leur partenaire, dans la manière qu’il vit son plaisir en la voyant. La source du plaisir premier demeure donc entièrement sur le stimuli visuel qu’est le corps féminin. 

- Female price of male pleasure - Lili Loofbourow


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Dès qu’une femme prend conscience de son corps, elle prend conscience du fait qu’il est regardé, observé. Parfois même, cette prise de conscience d’elle-même est causée par le regard de l’autre, de l’homme, de la société. Elle grandit, développe cette connaissance de son enveloppe corporelle par le regard que les autres posent sur elle. Ses seins apparaissent, sa confiance aussi. Ses hanches s’enrichissent, les signes tant attendus de la féminité se révèlent et elle le remarque dans les yeux des garçons, mais des hommes aussi. Son corps devient son meilleur outil et son pire ennemi tout à la fois. Elle le connaît si bien, sait ce qu’on aime de lui, ce qui plaît. Elle connaît aussi tous les angles dans lequel il paraît moins bien.

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Je vis une distanciation avec mon propre corps, ma propre enveloppe. Il ne m’a pas appartenu pendant si longtemps. Il appartenait à ceux et celles qui le regardaient, qui le jugeaient, qui le touchaient. Mon corps existait pour être vu; pas pour être ressenti, pas pour moi. Ses limites étaient les limites qu’on lui imposait, et non celles que j’éprouvais. Je le connaissais pas, je ne l’écoutais pas. Je le voyais, aussi clairement et aussi objectivement que ceux qui le croisaient dans la rue. Il n’était pas chaud, ni confortable, ni familier, ni le mien. Il était à tout ceux et celles qui se donnaient le droit de le regarder. La sensation est percutante lorsqu’on croise son propre regard dans le miroir, et qu’on se regarde le ventre, les épaules, les fesses sans se reconnaître. Sans ressentir cette familiarité comme lorsqu’on croise le regard d’un ami au loin dans une foule. Ce regard, c’est mon âme, ses courbes, ce sont les miennes. 
Elles me redeviennent familières, avec chaque attention que je leur donne. Avec un sentiment de gratitude immense que je ressens pour tout ce qu’il fait pour moi, mon corps redevient le mien. Il redevient ce qui relie ce que je pense, avec ce que je veux, et ce que je fais. Lorsqu’il me montre le plaisir, il est mien. À chaque fois que je m’émerveille devant sa capacité de s’adapter, de me suivre et de me montrer comment, mon corps redevient le mien. 

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Le désenchantement de la relation monogame (11 février) - discussion avec Manue par rapport aux TEDtalks de Esther Perel et de Peggy Orenstein)

Monogamie:
-De comprendre que la monogamie est la forme la plus poussée de narcissisme : de supposer qu’une seule personne peut prendre en charge tous les rôles dans notre vie, représenter chaque personne; meilleur ami, amant, parent, partager toutes nos valeurs et notre quête.
- narcissisme/ego aussi en croyant que l’on peut représenter tout cela pour quelqu’un d’autre, qu’on peut répondre à tous leurs besoins.
- Romantiser l’idée que quelqu’un peut nous compléter, ce qui suppose que nous ne sommes pas entier seul.

Réalisme
- désillusion à l’idée du couple parental; comprendre qu’en dehors du fait d’être parent, il y le couple. 
- l’importance du réalisme, de la complexité de ce qu’on recherche, de l’acceptation que c’est impossible qu’une personne nous fournisse tout à la fois. (TEDtalk Esther Perel sur la recherche du confort/familiarité et du désir/surprise dans la même personne)

Fusion de deux êtres en un
- idée du tracé de deux trajectoires, qui se croisent, mais qui gardent deux chemins, deux lignes distinctes, qui ne deviennent pas une (relation fusionelle)
- relation fusionelle; une personne doit délaisser son tracé, son chemin, pour se joindre à celui de l’autre, ce qui met énormément de pression sur la relation et aussi sur chacun des individus.
- devient une source de conflit parce qu’il y a déception et culpabilité inculquée pour l’échec d’adhésion à la constance de la fusion. Incapacité d’atteindre un modèle relationnel idéalisé et irréaliste. Les espaces où ils n’y a pas fusion, mais peut-être neutralité, créent de l’incertitude face à cette relation. 
- on cherche l’équilibre avec une seule personne, alors que l’équilibre doit venir d’un sentiment de complétion par rapport à toutes ses sphères qui ne peuvent nécessairement pas être satisfaites par une seule personne. 
- l’idée de ne pas aller chercher nécessairement tous les éléments à même égalité dans chacune de nos relations, mais bien de reconnaître que ces éléments peuvent être assemblés des relations avec différentes personnes, et donc différentes relations. 
- en associant trop tous ces niveaux ensemble, on risque de se sentir comme si la relation ne vaut rien lorsqu’elle ne remplie pas tous ces critères qu’on lui associe. 
- narcissisme encore au sens où 

- c’est en cherchant sa propre spiritualité, sa propre ligne directrice qu’on évite de projeter notre bonheur, notre quête de vie sur une relation qui devrait nous rendre complet.
- notre manque de croyance, de religion ou spiritualité, qui fait qu’on s’accroche, qu’on recherche ce confort, cette finalité à l’intérieur de l’Autre, de ce qu’on peut trouver chez une personne supposément ’parfaite’ pour nous. 
- dû à ce manque de croyance en quelque chose de plus grand, de plan pour nous, de confort créé par l’idée d’un Dieu; on reste à la recherche de ce Dieu, mais on le projette sur quelqu’un. Cette personne représente alors notre bonheur extrinsèque, on cherche à le trouver, complet et parfait, dans cet Autre. Et on suppose qu’on est également cette projection pour notre partenaire. Ce qui est plus, on recherche à ce que cette relation soit égale pour les deux individus, que chacun soit aussi dépendant de l’autre dans cette projection. 
- l’Autre est la toute-puissance omniprésente, la personne qui nous lira, qui répondra à tout et qui aura la connaissance de nous en elle, et ce, en suivant les changements dans notre vie. 
- Narcissisme donc; parce qu’on suppose que l’on peut être cette toute-puissance pour l’Autre. 
- et le fantasme de tomber sur une seule et même personne qui a la fois sera notre toute-puissance et recevra la notre, semble peu probable. 

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Réflexions par rapport à la lecture de “The Power of Now” (27 février)
Lorsque Eckhart Tolle dit qu’on doit d’abord prendre conscience de notre ‘mind’, de cette voix qui ne se tait jamais dans notre corps. On l’a croit omniprésente, partie indissociable du ‘moi’, de notre esprit. Pourtant, selon lui, elle ne fait pas partie du ‘moi’ réel. Elle nous distrait. Elle nous empêche de réellement voir le ‘moi’, ce qui s’y cache, partie plus silencieuse, sous l’ego. Il nous explique qu’en reconnaissant l’existence de cette voix, et en reconnaissant qu’elle n’est pas le ‘moi’ réel et complet, on débute déjà le travail vers la ‘reconnaissance’. Il faut se rappeler de cet esprit, de ce ‘nous’ commun, the state of “Being”; le vrai, le paisible, l’heureux. 

Comment ce principe, cet apprentissage s’applique-t-il à la sexualité, aux relations et à ce que nous voulons/attendons d’elles?
Cette voix dans notre tête est celle du jugement, des impulsions, des insécurités, de la peur et de la jalousie. Alors que l’Amour véritable est ressenti par l’âme, la voix, elle, nous apporte toutes les émotions que nous méprenons pour l’amour; jalousie, désir de possession, peur, insécurité, etc. 

Nous démontrons l’amour véritable comme une moitié qui trouve celle qui lui manquait pour faire un tout. Cette prémisse prétend donc qu’un être seul ne peut être complet, ne peut atteindre le bonheur alors seul, car il sera toujours en quête.  
L’âme, elle, se souvient. Elle voit en un autre être une autre version d’elle-même. Un autre rayon lumineux du même soleil. Elle voit en l’autre une seconde vibration, qui résonne avec elle, pas plus forte, pas la même, différente mais pareille. Elle voit en l’autre son souvenir d’un grand bonheur commun, d’un état paisible, qui a trouvé et qui ne cherche pas constamment.